Rédaction
testamentaire
Étapes préliminaires
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Arrangements funéraires
Une personne majeure peut régler par testament
ou autrement, ses funérailles et le mode de disposition de son
corps. Un mineur peut également le faire avec l’assentiment
écrit du titulaire de l’autorité parentale. Si le
défunt n'a pas exprimé ses volontés, on s'en remet
à la décision des héritiers. Les frais des arrangements
funéraires sont à la charge de la succession et ce peu
importe qui s’est occupé des dispositions funéraires.
Dès qu'un décès survient, vous devez contacter
une maison funéraire qui s’occupera pour vous de l'inhumation
ou la crémation de la dépouille. Normalement, les entreprises
funéraires procèdent systématiquement à
l'embaumement. Ce procédé n'est pas obligatoire si la
dépouille mortelle est exposée durant moins de 24 heures
et si l'exposition commence moins de 18 heures après le décès,
ce qui est très rarement le cas vu le très court délai.
>
Disposition particulière
Avant même les arrangements funéraires,
il est parfois nécessaire de prendre certaines décisions,
notamment en ce qui concerne le don d'organes. Dans d'autres cas, une
autopsie pourrait être requise.
Le coroner
Bon an, mal an, plusieurs milliers de décès
par année sont l'objet d'une enquête par un coroner. Les
causes suivantes exigent qu'un coroner soit averti d’un décès:
>
l'identité de la personne décédée est inconnue,
>
le décès est survenu dans des circonstances
violentes ou dans circonstances obscures,
> le médecin qui constate le
décès est à
l'extérieur d'un centre hospitalier et ne peut
établir les causes médicales probables du décès,
> le décès survient
dans un des endroits suivants:
garderies, centres de détention, postes de police,
familles d'accueil ou centres de détention,
>
le décès nécessitant le transport d'un cadavre
en
provenance d'une province ou d'un pays étranger
au Québec, lors de tout décès nécessitant
le
transport du cadavre à l'extérieur du Québec
d'une personne décédée au Québec,
>
tout décès survenu lors d'un sinistre.
Lorsque le coroner procède à son enquête,
le corps de la personne décédée demeure en sa possession
le temps nécessaire à l'identification de la personne
ou pour effectuer une autopsie ou d'autres expertises. Le coroner remet
cependant le corps à la famille le plus tôt possible.
>
Constat et déclaration de décès
Il appartient maintenant aux proches du défunt
de déclarer le décès au directeur de l'état
civil. Le médecin qui constate un décès dresse
le constat de décès en deux exemplaires. S'il est impossible
de joindre un médecin dans un délai raisonnable mais que
la mort est évidente, deux agents de la paix peuvent établir
le constat de décès. Les deux exemplaires du constat de
décès sont remis à la maison funéraire qui
prendra charge du corps. C'est cette dernière qui se chargera
de remettre un exemplaire du constat de décès à
la personne qui doit déclarer le décès. Cette personne
peut être le conjoint du défunt, un proche parent ou un
allié, ou à défaut, une personne capable d'identifier
le corps. Le déclarant doit remplir et signer la déclaration
de décès en présence d'un témoin qui la
signe également. Le déclarant doit ensuite transmettre
sans délai au directeur de l'état civil la déclaration
remplie et l'exemplaire du constat de décès qu'on lui
a remis. Le directeur de l'état civil dresse l'acte de décès
à partir à la fois du constat de décès et
de la déclaration de décès afin de s'assurer de
l'identité du défunt.
>
Preuve de décès
Plusieurs organismes demanderont une preuve de décès.
Il en existe trois sortes : la copie de l'acte de décès,
le certificat et l'attestation. On peut les obtenir auprès du
directeur de l'état civil. Il faut donc demander aux organismes
de préciser le document dont ils ont besoin. Une photocopie peut
être acceptée dans certains cas.
Nous croyons qu’il est utile de demander 2 copies
d’actes qui est le seul document contenant l’ensemble des
informations utiles dans tous les cas.
Étapes subsidiaires
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Rentes, prestations et autres indemnités
Les prestations de la régie des rentes du Québec
La prestation de décès
Il s'agit d'une somme versée en un seul montant après
le décès d'un cotisant au Régime des rentes. Cette
sommes est versée en priorité à la personne qui
a acquitté les frais funéraires si elle en fait la demande
dans les 60 jours suivant le décès. Après ce délai,
la prestation est versé à la personne qui a acquitté
les frais funéraires ou les héritiers du cotisant selon
la première éventualité:
La rente d'orphelin
Selon certaines conditions, l'orphelin a droit à une rente s'il
n'est mineur et non marié.
Les indemnités de la Société
de l'Assurance Automobile du Québec
Le décès d’une victime d'accident d'automobile donne
droit à une indemnité de décès.
Les indemnités de la Commission de la Santé
et de la Sécurité du travail
Lorsqu'une personne décède des suites d'un accident du
travail ou d'une maladie professionnelle, son conjoint et les personnes
à charge ont droit à certaines indemnités.
L'acte de civisme et l'acte criminel
Certaines indemnités sont également prévues pour
les personnes à charge lorsqu'une personne décède
en accomplissant un acte de civisme ou lorsqu'elle est victime d'un
acte criminel.
La prestation de décès de la Sécurité
du Revenu
Même si la personne décédée n'était
pas prestataire de la sécurité du revenu au moment du
décès, des prestations spéciales peuvent être
versées par le ministère de la Sécurité
du revenu pour acquitter les frais funéraires.
Les assurances
Une vérification au sujet des assurances-vie détenues
au travail ou ailleurs devrait être effectuée.
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Les formalités d'annulation
Les cartes
Il est important d'annuler les cartes de crédit, guichet automatique,
d'hôpital, d'assurance maladie, d'assurance sociale ainsi que
le permis de conduire.
La pension de la Sécurité de la vieillesse
du Canada et la rente de la Régie des Rentes du Québec
La succession a le droit de percevoir les chèques de rentes et
de pension pour le mois du décès. Par contre, les paiements
sont libellés à l'ordre du défunt, on doit donc
impérativement réexpédier lesdits pour en obtenir
de nouveaux libellés à l’ordre de la succession.
Il en est de même pour le remboursement sur la taxe sur les produits
et services (T.P.S.) lorsque c'est applicable.
Le logement
Le décès ne met pas fin automatiquement au bail d’une
personne décédée. Le liquidateur doit dans les
six mois du décès fournir un avis au locateur lui donnant
trois mois de préavis. Vous avez avantage à agir avec
diligence pour éviter d’engager la succession pour défaut
de cet avis. Si le défunt habitait avec une autre personne, il
serait pertinent de demander à cette personne son intention face
au logement avant d’expédier un avis. Toutefois, le bail
d’une personne vivant en centre d'accueil, en centre hospitalier
ou dans tout autre établissement gouvernemental pour lequel un
permis est nécessaire en vertu de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux, se termine sans formalité,
ni avis. Si la personne vivait en hébergement privé, c'est
le contrat qui décrit les modalités entourant la fin dudit
contrat.
Logirente
Si le bénéficiaire décède célibataire,
veuf ou veuve sans personne à charge, la prestation est payable
pour un mois. Si le bénéficiaire avait un conjoint ou
une personne à charge, l'allocation continue d'être versée.
Allocations et prestations fiscales pour enfants
Les allocations familiales provinciales et la prestation fiscale fédérale
pour enfants sont payées jusqu'au mois suivant le décès
de l'enfant.
>
Recherche testamentaire
Le liquidateur doit rechercher le testament de la personne
défunte, le faire vérifier s'il y a lieu et assurer aux
héritiers que le règlement de la succession respectera
les modalités du dernier testament.
Pour retrouver le testament, il est utile de vérifier
dans les effets personnels ou dans le coffret de sûreté.
Vous devez également vous assurer que vous avez en main le dernier
testament en expédiant une demande auprès du Barreau et
de la Chambre des notaires.
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Nomination d'un liquidateur
Si une personne meurt sans testament ou sans avoir désigné
un liquidateur, tous les héritiers jouent ce rôle; ils
peuvent s'attribuer des fonctions partielles ou s'entendre pour désigner
un liquidateur. En cas de mésentente, l'un d'eux peut s'adresser
au tribunal qui nommera un liquidateur. Il est beaucoup moins lourd
d’administration d’avoir un seul liquidateur puisque les
déplacements ainsi que l’ensemble des signatures requises
pour les différentes modalités ne sera requise que par
une seule personne évitant ainsi le défaut d’une
signature.
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Transfert des fonds des comptes d'épargne
Le liquidateur doit informer les établissements
financiers avec lesquels le défunt faisait affaires lors du décès.
Les sommes déposées au compte de la personne décédée
ne peuvent pas être retirées avant que le liquidateur ne
soit en mesure de produire les documents exigés par l'établissement
financier qui en est dépositaire. Il faut savoir que cette règle
s'applique également lorsque le défunt détenait
un compte en commun avec une autre personne.
Le liquidateur doit également ouvrir un compte
au nom de la succession pour transiger les différentes sommes
appartenant au défunt.
>
Coffret de sûreté
Pour accéder au coffret de sûreté
d'une personne décédée, il faut une preuve de décès
ainsi qu’une preuve que l'on est nommé liquidateur ou autorisé
à ouvrir le coffret de sûreté. Cette obligation
n'est habituellement pas requise aux avocats instrumentant une succession.
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Inventaire des biens
L'inventaire des biens ainsi qu’un avis de clôture
d’inventaire sont obligatoires en vertu du code civil, toutefois
l’ensemble des héritiers peuvent relevé le liquidateur
de son devoir de faire un inventaire, toutefois cela a comme conséquence
d’engager le patrimoine des légataires.
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L'acceptation ou le refus d'un héritage
Les héritiers ont une option à exercer
lors d'une succession, cet exercice doit être effectué
dans un délai de six mois après le décès.
Ce délai permet au liquidateur de compléter l'inventaire
permettant ainsi aux héritiers de prendre une décision
éclairée. Le délai de six mois peut même
être prolongé d'autant de jours qu'il faut pour donner
aux héritiers soixante jours de réflexion après
la clôture de l'inventaire. Si les héritiers rejoints par
le liquidateur ne manifestent pas leur volonté pendant le délai
de délibération, la loi présume qu'ils acceptent
la succession.
La renonciation à une succession se fait par une
déclaration judiciaire à cet effet.
Les héritiers qui acceptent une succession sont
responsables des dettes jusqu'à concurrence de la valeur des
biens dont ils héritent, à la condition d'avoir fait un
inventaire des biens et d'avoir rempli les autres formalités
imposées par la loi.
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Partage des biens d'une personne décédée
sans testament
Le code civil précise que les biens d'une personne
décédée sans testament sont répartis entre
le conjoint survivant et les parents.
Le conjoint survivant est la personne avec qui le défunt
était marié ou de qui il était séparé,
mais pas divorcé. Un conjoint de fait ne peut hériter
de son partenaire, à moins que ce dernier l'ait désigné
dans son testament.
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Patrimoine familial
Le conjoint survivant a droit à la moitié
de la valeur partageable du patrimoine familial, soit la résidence
principale et les résidences secondaires, les meubles qui les
garnissent ou les ornent et qui servent à l'usage du ménage,
les véhicules automobiles utilisés pour les déplacements
de la famille et les droits accumulés durant le mariage au titre
d'un régime de retraite. L'autre moitié est attribuée
par testament ou selon les règles du Code civil dans le cas d'un
décès sans testament.
Le tuteur ou mineur
Les parents d'un jeune enfant peuvent lui désigner un tuteur
par testament, au cas où ils mourraient tous les deux avant que
leur enfant n'accède à la majorité. Si l'un des
parents meurt, la tutelle revient à l'autre parent. Si père
et mère décèdent tous les deux, le tuteur sera
la personne désignée par celui qui sera mort le dernier
sous approbation du tribunal. Si les parents n'ont pas désigné
un tuteur, c'est également le tribunal qui le fera.
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Requête en homologation de testament
Tous les testaments fait de façon olographe ou
les testaments sous seing privé doivent être vérifiés
par la cour supérieure avant de produire quelques effets.
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Déclaration d'héridité
À défaut de testament, le code civil prévoit
des ordres de successibles, la déclaration d’hérédité
vient donc préciser dans votre cas qui sont ces héritiers.
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Déclaration de transmission
Cette déclaration est essentielle pour obtenir
le transfert des biens notamment les comptes bancaires, les véhicules
et les immeubles entre le défunt et les héritiers ou légataires.
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Déclarations fiscales
Les déclarations de revenus provinciale et fédérale
concernant l'année du décès doivent être
produites dans les six mois suivant le décès ou au plus
tard le 30 avril de l'année suivante. Le liquidateur ne peut
distribuer les biens d’une valeur excédant 6 000
$ sans obtenir au préalable un certificat de décharge
des autorités compétentes. Si le liquidateur fait fi de
cette obligation, il pourra être tenu personnellement au paiement
des impôts, intérêts et pénalités prescrit
par les différents ministères.
Certaines opérations peuvent ne pas être
effectuées selon les circonstances particulières de chaque
cas.
Rédaction testamentaire
Il est important de vérifier l’impact fiscal
de votre décès. En effet, les lois fiscales comprennent
de nombreuses dispositions régissant l’impôt au décès.
Le principe général est à l’effet que la
personne décédée dispose de tous ses biens au jour
du décès, ainsi les plus value d’action et d’immeuble
se réalisent immédiatement en rajout du salaire de la
personne avec les conséquences que vous pouvez imaginer. Il est
possible de rouler au conjoint les biens inclus dans une succession,
cette opération aura pour résultante de reporter sur le
conjoint l’impact fiscal lors son décès. Cette opération
n’est utile que pour les biens obtenant une plus value tel que
les exemples ci-haut précisés, ainsi la donation d’un
immeuble à une autre personne que le conjoint peut-être
fait sans impact fiscal puisqu’une exemption du gain en capital
existe à l’égard de ce bien, toutefois, vous devez
éviter de fractionner les biens, ainsi si vous décédez
et que vous léguer votre immeuble dont vous êtes co-propriétaire
avec votre conjoint à vos parents par exemple, et bien ceux-ci
se retrouveront propriétaire avec votre conjointe. Il est difficile
de gérer une telle union et obligera souvent une des deux parties
à céder à l’autre sa partie sans en avoir
nécessairement les moyens.
Nous vous soulignons qu’il est important de consulter
un avocat avant de faire un testament pour s’assurer que celui-ci
répond véritablement à vos besoins puisque un manque
d’exactitude ou de précisions dans un testament peut faire
en sorte de rendre ce dernier sans aucune utilité ainsi si votre
testament ne comporte qu’un seul legs universel et que cette personne
décède avant vous, ce dernier sera caduque et d’aucune
utilité. Ne laissez pas l’état choisir qui héritera
de vos biens lors de votre décès!
De plus, le testament doit contenir des clauses dites
de protections afin d’éviter par exemple que des créanciers
de vos légataires ne puissent saisir vos biens après votre
décès.
Ces actes sont publiés auprès du Barreau
du Québec dans un registre afin de s’assurer de la présence
des ces documents après votre décès.